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Jérémy Roy : "Je profite de toute la Touraine, je n'exclus rien"

Jérémy Roy fait partie des figures importantes du cyclisme Tourangeau. Natif de Tours, il y a fait toutes ses classes avant de devenir professionnel avec la Française des Jeux (FDJ)... un pari plus que réussi. Il a notamment participé à 9 Tour de France, où il a même été élu Super Combatif du Tour, et il a porté durant deux jours, la tunique blanche à pois du meilleur grimpeur. Fier ambassadeur de la Touraine, il a su s’imposer au sein du peloton mondial comme un coureur respectable et un coéquipier irréprochable. Cet amoureux du vélo nous parle de son rapport au vélo, à la Touraine et du Tour de France avec la franchise et la sympathie qu’on lui connait.

 

 

Bonjour Jérémy, raconte-nous tes débuts au vélo, tout d’abord en Touraine jusqu’à la FDJ ?

 

Mon père faisait du vélo en amateur donc j’ai toujours été bercé sur les bords de routes. J’ai vite demandé à intégrer un club, mais mon père m’a laissé patienter un petit peu. Par contre à l’âge de 9 ans, il y a eu une annonce dans le journal qui présentait l’école de vélo de St Cyr sur Loire. À partir de ce moment-là, il ne pouvait plus se débiner, il m’a donc inscrit à ce club. Je suis toujours resté à St Cyr jusqu’à ce que je passe professionnel. Le club a évolué avec moi au cours de ma carrière jusqu’à monter en division nationale quand j’étais espoir pour m’accompagner sur les plus grosses courses. Puis, j’ai été repéré par l’équipe FDJ à partir des espoirs. J’ai vite signé en professionnel avec eux à l’âge de 20 ans.

 

Parle nous un peu plus du club de St Cyr sur Loire

 

C’était un club régional avec peu de sénior, plus formateur. C’est l’école de vélo qui s’est structurée et qui a fait grandir quelques jeunes. Quand je suis passé en espoir, il y a eu un renforcement de quelques seniors pour être autour de moi. J’ai aussi permis à l’équipe de grandir un petit peu je pense. Quand je suis parti, ils ont fusionné avec Tours.

 

Ça t’intéresserait de venir t’investir dans des clubs locaux ?

 

Pour rebâtir quelque chose, pourquoi pas, ne jamais dire jamais. Mais, je suis retourné dans l’équipe Groupama-FDJ depuis le début d’année en tant que responsable partenariat et développement technique, donc ce n’est pas pour tout de suite. Si à long terme, il y a un vrai projet de bâtir un bon club dans la région, je réfléchirai à m’impliquer en local. À court et moyen terme je ne me vois qu’avec la FDJ. Plus tard, pourquoi pas redonner de l’élan au vélo en Touraine avec une structure sérieuse.

 

Qu’est-ce qui te plait dans le vélo en Touraine ?

 

Ce qui me plait, c’est rouler dans les vignes, les châteaux, les petites bosses, ce n’est pas trop dur. C’est vraiment prendre du plaisir à vadrouiller en vélo dans de beaux endroits que la Touraine peut nous offrir.

 

Quel est le meilleur endroit pour rouler ici ?

 

Il y a beaucoup de beaux endroits. Il y a des beaux points de vue un peu partout. Ce n’est pas la Vallée des rois pour rien. La vallée de L’Indre, la vallée du cher ou la vallée de Loire, c’est toujours sympathique d’y rouler. Je n’ai pas donc pas d’endroit favori, je profite de toute la Touraine, je n’exclus rien.

 

Comment le cyclisme peut-il être redoré en Touraine, en terme sportif ?

 

Il faudrait structurer un vrai gros club amateur. Il y a plein de petits clubs amateurs qui font du bon boulot, qui accompagnent les jeunes à l’école de vélo mais il manque ce club, qui, peut permettre aux juniors de franchir un cap.

Il faut tout d’abord redonner encore plus le gout du vélo de compétition à « monsieur tout le monde » pour avoir des belles courses organisées. Il faut faire comprendre aux communes que notre terrain à nous, c’est les routes. Il faut donc qu’elles participent en ce sens pour les rendre plus agréables.

 

Comment, justement, donner envie à « monsieur tout le monde » de faire du vélo ?

 

Déjà pour ceux qui ne font pas de sport, ils comprendraient tous les bénéfices de pratiquer du sport. Que ce soit du sport santé, du sport bien-être, du sport pour décompresser, du sport pour retrouver la ligne. Le vélo a pour avantage d’être un sport « porté », donc non-traumatisant. C’est le seul sport non-traumatisant avec la natation. Sauf que la contrainte avec la natation, c’est qu’il faut se déplacer pour aller à la piscine. Puis tu nages dans un bassin de 25 mètres, alors qu’en vélo, tu pars de chez toi et tu vas où tu veux. Tu peux sortir en famille avec des amis, tu peux discuter, tu peux aller loin.

L’aménagement des voies vertes et de pistes cyclables par le Département permettent aussi au vélo de se développer encore plus, c’est très bien.

Donc il faut s’y mettre ! C’est sûr que la première fois, les gens ne sont pas forcément convaincus parce que toute sortie de zone de confort n’est pas facile. Au début, ils auront bien mal aux fesses, aux jambes... mais on prend vite du plaisir.

 

Tu seras au Tour de France cette année ?

 

Oui, mais pas avec la FDJ. J’y serais en tant qu’ambassadeur « Écosystem » pour le recyclage des outils électroniques et notamment des téléphones. Donc, si vous avez des téléphones anciens à jeter, pensez à nous !

 

Le Tour de France est passé en Touraine en 2013, tu y étais, quel souvenir tu en as ?

 

Un formidable souvenir, avec une arrivée et un départ à Tours. Pour le départ, j’ai vraiment bien pu profiter du public place Anatole France. J’ai eu la chair de poule quand on est passés sur des routes que je connaissais très bien. Mais j’ai assez vite déchanté, puisque c’est l’étape où il y avait beaucoup de vent. C’était stressant car il y avait un risque de bordure, il fallait bien protéger Thibaut Pinot. La veille, pour l’arrivée, on avait un sprinter donc je n’ai pas joué ma carte personnelle, on a roulé pour lui.

 

Ton pronostic pour l’étape Tours-Châteauroux ?

 

On n’est pas à l’abri d’une bordure donc on verra... il y aura Arnaud Démare qui aura sa carte à jouer en tout cas...

 

 

Léo Guillemet

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