Voilà maintenant 19 ans que la Roue Tourangelle a vu le jour. Cette course a été initié par un amoureux du vélo et de la Touraine : Bernard Machefer. Celui qui a créé et qui est aujourd’hui directeur de l’organisation de la course s’est entretenu avec nous, pour évoquer sa course, La Roue Tourangelle, depuis ses débuts, jusqu’à l’édition 2021, sans oublier ses ambitions pour la prochaine édition.

La Roue Tourangelle depuis ses débuts

Bernard Machefer avait imaginé à la fin des années 90, l’idée de créer une course cycliste digne de ce nom en Touraine. Cette idée agrémentée de passion, de ténacité et de volonté a fini par germer, pour éclore définitivement le 24 mars 2002 : date de la toute 1^ère édition de la Roue Tourangelle. Certes elle n’avait pas la renommée, ni le plateau sportif qu’elle a actuellement mais c’était une première étape importante. « Cette première édition faisait une boucle entre Tours... et ...Tours et couvrait une partie du sud-ouest de la Touraine. » se remémore son créateur.

Ce n’est qu’en 2004 que la course s’est ouverte aux professionnels : « Cette année-là, en plus d’être ouverte aux professionnels, le parcours offrait un départ de Loches et une arrivée à Tours. C’est depuis cette année que les villes départs sont autres que Tours, qui elle, reste ville d’arrivée ».

Toujours soutenue par les collectivités locales et de plus en plus médiatisée par la presse, La Roue Tourangelle a poursuivi sa progression jusqu’en 2013... Date à laquelle les petites roues ont été enlevées pour prendre encore plus de hauteur. Depuis, elle fait partie de la catégorie UCI Europe Tour dans la catégorie 1.1, elle est par conséquent ouverte aux équipes UCI ProTeams*.

Il ne faut pas oublier que la Roue Tourangelle est : « la course du club Touraine Évènement Sport, seul club du département qui est à la fois à la Fédération Française de Cyclisme et à la ligue nationale de cyclisme puisque on a le statut professionnel ».

En 2015, la course intègre la coupe de France. « Grâce à cela, on a forcément toutes les équipes françaises professionnelles présentes : AG2R, FDJ, COFIDIS, ... C’est comme si on ramenait le Paris-Saint-Germain avec Kylian Mbappé, et bien nous, on ramène la FDJ avec Arnaud Démare » se réjouit Bernard Machefer.

*Les équipes professionnelles internationales

Une course valorisant territoire et patrimoine

Cette course nous permet d’admirer le peloton composé de 200 cyclistes professionnels sur environ 200 kilomètres. Mais elle nous offre surtout la possibilité de découvrir et d’admirer le magnifique territoire de la Touraine où plus de 35 villes et villages sont traversés.

« C’est une course qui fédère et anime les territoires qu’ils soient urbains ou ruraux. Nous mettons en place une caravane publicitaire, des voitures de collection, des animations de rues sans oublier les stands au départ et à l’arrivée. »

Pour dynamiser encore la plus course, il y un sprint intermédiaire pour les coureurs avec à la clé le challenge vignoble, et le challenge château pour les grimpeurs. Symboliquement, il y a le kilomètre CD37 à environ 37 km après le départ, un clin d’œil au Conseil départemental d’Indre-et-Loire. Ainsi que le prix « coup de cœur » pour la Région.

La Roue Tourangelle nous le rappelle Bernard Machefer « participe activement à l’économie locale puisque l’argent que nous donne les collectivités est redistribué pour les nuitées, les métiers de bouches, l’imprimerie, la communication, ... ». En plus de mettre en avant le territoire et l’économie, la course promeut le terroir avec 2 produits : « les rillettes de Tours et le fromage de Ste Maure de Touraine ».

« Mais si tout cela est possible c’est grâce à l’aide de nos nombreux bénévoles qui sont jusqu’à 600 sur place lors de la course ainsi que nos partenaires. Les partenariats se composent à 50% des collectivités et à 50% du privé » précise-t-il.

Pour impliquer le maximum de personnes, la Roue Tourangelle organise le concours des plus beaux villages récompensant le village qui propose le plus d’animations et de décorations. « Beaucoup de communes jouent le jeu, on nomine les 5 plus beaux villages. On valorise bien évidemment les efforts qu’ils font, d’autant plus quand ce sont des petits villages. Ensuite, on fait le podium. Et on offre symboliquement un arbre à la commune gagnante, qu’on plante ensemble »

L’édition 2021, le succès de la persévérance

À l’occasion de l’édition 2021 qui s’est déroulé en avril, Bernard Machefer dressait un bilan plus que positif, mais avant cela il a fallu digérer l’édition 2020, annulée à cause du Covid-19. « L’édition a été annulée 3 semaines avant. On avait déjà engagé des frais, soit une perte de 50.000 €, sachant que notre budget est d’environ 220.000 €. Ça a été dur pour les bénévoles, le fait de tout organiser pour le jour J et qu’au final cela soit annulé. Heureusement les collectivités comme le Département et la Région nous sont venus en aide, je leur redis encore une fois un grand merci ».

Néanmoins, l’organisation a dû repartir pour préparer l’édition 2021. Cette préparation a été qualifiée « d’angoissante » par le directeur de l’organisation craignant un nouveau confinement et une impossibilité, en conséquence, d’organiser l’épreuve.

Fort heureusement, elle a eu lieu. Non sans investissement financier important et en nombre de bénévoles pour être aux normes sanitaires.

L’édition a donc été lancée en grande pompe avec comme speaker Daniel Mangeas, qui a animé la course à merveille comme il a su le faire pendant tant d’années au Tour de France. Il a trouvé son public puisque 15.000 spectateurs étaient présents sur les bords de route. Sans compter sur la médiatisation encore plus importante qu’avant avec notamment « Eurosport qui nous a permis de vraiment nous développer et d’être visible. Ainsi que TV Tours, France 3, la NR, etc.. » souligne Bernard Machefer.

Si cette course a été une réussite pour lui c’est grâce : « au travail fait en amont avec les villes, les collectivités, la préfecture qui a été une grande réussite. Mais surtout c’est sur le plan sportif que la réussite a été totale. Toutes les équipes françaises étaient donc présentes et on ne pouvait rêver mieux qu’un champion de France, Arnaud Démare, gagne la course devant deux autres grands sprinters que sont Nacer Bouhanni et Marc Sarreau ».

Bien que l’arrivée était au sprint, la course a été très animée avec beaucoup de bosses dans le final que le directeur de l’organisation qualifie d’« Ardennaise Tourangelle ». « Je peux vous dire qu’après 150 kilomètres quand on monte, on descend, on passe sur des parties techniques, à la fin, cela a bien animé la course. On a vu notamment Nans Pieters, Alexis Gougeard et Clément Venturini qui sont passés à l’attaque devant. Donc l’arrivée au sprint n’était pas gagnée puisqu’il y a deux ans, c’est l’échappé qui était allée au bout » analyse-t-il.

Pour Bernard Machefer cette édition 2021 a été en définitive « un succès de la persévérance et un succès de la promotion de la Touraine ».

Ambition pour 2022

L’année prochaine aura lieu les 20 ans de la Roue Tourangelle. Pour marquer le coup, une médiatisation encore plus importante et une mobilisation du public sont attendues. Lorsqu’on évoque la présence d’équipe comme Inéos, Bernard Machefer se montre intéressé : « Des équipes comme Inéos, qui n’en rêve pas, on négocie. Mais honnêtement c’est un budget très important de 50.000 €... ». Mais dans tous les cas, le rendez-vous est réservé pour une édition 2022 qui s’annonce palpitante et pleine de surprises.